Audi alteram partem: de l’importance de tolérer les opinions contraires 

--- 28 avril 2023

La liberté de parole, élément essentiel de la recherche de la vérité et fondement de la vie démocratique

Chaque jour, au Québec et ailleurs, il s’exprime des millions d’opinions. Certaines courtes et insignifiantes. D’autres plus longues et étayées. On trouve de tout, sur tous les sujets, dans toutes les langues. Des universitaires sérieux qui traitent de sujets profonds avec des mots compliqués. Des paparazzi superficiels qui commentent le potin du jour avec des onomatopées. Des gens qui citent des faits et des chiffres, d’autres qui y vont à l’instinct et au feeling. Des analystes détachés, des militants engagés. Des gens qui prêchent, des gens qui débattent, des gens qui réfléchissent, des gens qui doutent.

Il y a des monarchistes et des caribous. Des wokes et des conservateurs. Des écolos et le statu quo. Des socialistes et des libertariens. Des femmes qui crachent sur les hommes et des hommes qui crachent sur les femmes. Des pro-vax et des antivax. Des institutionnalistes et des révolutionnaires. Des anti policiers-bâtards et des admirateurs de héros en uniformes. Des gens qui voient du fascisme ou du communisme partout, et d’autres qui n’en voient nulle part. Des gens qui nuancent trop, et d’autres trop peu. Des gens qui pensent comme nous, ou exactement le contraire. 

Refuser de discuter?

La question qui se pose – notamment depuis l’avènement d’Internet et des médias sociaux, qui ont fait disparaître les gatekeepers d’antan – c’est quoi faire de ce tsunami d’opinions. De ce chaos incontrôlable qui s’exprime quotidiennement et qui met en vitrine ce que l’humanité a de mieux, et de pire, à offrir. 

Dans une chronique qui a beaucoup circulé la semaine dernière, la journaliste Chantal Guy a proposé une manière de faire du ménage parmi les opinions qui s’expriment dans l’espace public. (Je précise d’emblée que je ne connais pas Mme Guy, dont j’apprécie régulièrement les textes et les interventions publiques, et que les commentaires qui suivent ne la visent pas personnellement. Je suis certain que nous partageons plusieurs convictions malgré un désaccord sur certaines idées avancées dans sa chronique. Il me fera plaisir d’aller prendre un café pour en jaser si ça l’intéresse.) Chantal Guy écrit donc:

On essaie de faire passer des idées intolérantes pour « des opinions » et des préjugés pour des « points de vue ». Pourquoi une personne noire devrait-elle accepter d’aller débattre avec un Blanc qui nie l’existence du racisme, alors qu’on commence à en parler ?

Personnellement, je refuserais d’aller discuter avec quelqu’un qui croit que les femmes n’ont pas le droit de décider pour leur corps en matière de procréation, de peur de lui mettre mon poing sur la gueule avant même qu’il s’ouvre la trappe.

Non seulement ça lui donnerait du temps d’antenne, mais ça en ferait en plus une victime. Il existe des choses sur lesquelles il ne faut faire aucune concession si on tient un tant soit peu aux droits que nous avons collectivement établis.

Si la chronique n’avait été qu’un exercice personnel, où l’auteure exprimait sa lassitude face à certaines discussions et son manque d’appétit pour les chicanes stériles, personne n’aurait réagi. (Pas moi, en tout cas.) Tout le monde est libre de participer, ou non, aux débats publics, et de passer son tour à sa guise. 

Le texte allait toutefois plus loin, à mon sens, dans la mesure où il n’exprimait pas tant une préférence personnelle qu’une ligne de conduite; une espèce de profession de foi qui a trouvé des appuis dans une partie de la classe médiatique québécoise. 

L’approche proposée consiste ainsi à (1) identifier certaines idées comme intolérantes, ce qui les disqualifie d’être des opinions recevables; (2) identifier certaines choses comme des préjugés, ce qui les disqualifie d’être des points de vue légitimes; et (3) refuser de discuter avec les personnes qui expriment ces idées intolérantes ou ces préjugés. On ne discute pas avec ces gens-là. On ne tolère pas ces idées-là.

Plusieurs questions me sont venues. Comment, et en vertu de quels critères, toutes les idées peuvent-elles être classées facilement en intolérance, préjugé, ou opinion digne de discussion? Pour reprendre la question de l’avortement, mentionnée dans la chronique, où doit-on placer les 70% d’Américains qui considèrent que l’avortement devrait être légal dans certaines circonstances et interdit dans d’autres? Que penser de la décision Roe v. Wade, maintenant renversée, qui établissait un cadre juridique où l’importance qu’un État peut accorder à deux intérêts concurrents – l’autonomie et la santé des femmes et la protection du potentiel de vie humaine – variait selon les trimestres de grossesse? Aurait-on pu discuter avec la juge Wilson, seule femme juge à la Cour suprême du Canada à l’époque, qui endossait ce principe dans l’arrêt Morgentaler?

Il m’est aussi apparu évident qu’en vertu de ce standard, l’intolérance et les préjugés des uns seraient inévitablement la raison et le bon sens des autres, et que la norme subjective que Mme Guy propose serait tôt ou tard invoquée pour disqualifier ses propres opinions. Sans surprise, c’est déjà le cas

Et finalement je me suis souvenu de certains autres manifestes – j’utilise le mot pour désigner des prises de positions publiques qui visent à influencer autrui – diffusés ces dernières années, et qui me sont apparus comme pertinents pour la discussion.

D’autres perspectives

Le premier de ces textes a été publié en 2020 dans le magazine Harper’s et signé notamment par Margaret Atwood, Noam Chomsky, Michelle Goldberg, Malcolm Gladwell, J.K. Rowling, Salman Rushdie, Cornel West, Dahlia Lithwick et Fareed Zakaria. Je reproduis le texte:

Nos institutions culturelles sont mises à l’épreuve. De puissantes manifestations pour la justice raciale et sociale alimentent des demandes pressantes de réforme de la police, de même que des appels plus larges à une plus grande égalité et une plus grande inclusion dans notre société, notamment dans l’enseignement supérieur, le journalisme, la philanthropie et les arts. Mais cette nécessaire prise de conscience a également intensifié un nouvel ensemble d’attitudes morales et d’engagements politiques qui tendent à affaiblir nos normes de débat ouvert et de tolérance de la différence, à la faveur de la conformité idéologique. Alors même que nous applaudissons le premier développement, nous nous élevons également contre le second. Les forces de l’illibéralisme gagnent en pouvoir à travers le monde et ont un puissant allié en la personne de Donald Trump, qui représente une véritable menace pour la démocratie. Mais la résistance ne doit pas s’autoriser à se durcir dans ses propres formes de dogme ou de coercition – que les démagogues de droite exploitent déjà. L’inclusion démocratique que nous souhaitons ne peut être atteinte que si nous dénonçons le climat d’intolérance qui s’est installé dans tous les camps.

La libre circulation des informations et des idées, le fondement des sociétés libérales, devient chaque jour plus contrainte. Alors qu’elles ne surprennent pas venant de la droite radicale, la censure se répand également plus largement dans notre culture: une intolérance envers les opinions opposées, un appétit pour l’humiliation publique et l’ostracisme, et une tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveugle. Nous défendons la valeur d’un contre-discours robuste, et même caustique, de tous les camps. Mais il est devenu trop courant d’entendre des appels à une punition rapide et sévère des perceptions d’écarts de parole ou de pensée. Plus troublant encore, les dirigeants d’institutions, dans un esprit de gestion de crise paniqué, imposent des sanctions hâtives et disproportionnées au lieu d’entreprendre des réformes réfléchies. Des éditeurs sont licenciés pour avoir publié des articles controversés; les livres sont retirés pour cause d’inauthenticité présumée; des journalistes sont empêchés d’écrire sur certains sujets; les professeurs font l’objet d’enquêtes pour avoir cité des œuvres littéraires en classe; un chercheur est licencié pour avoir distribué une étude universitaire révisée par les pairs; et les responsables d’organisations sont évincés pour des erreurs parfois maladroites. Quels que soient les arguments particuliers entourant chaque incident, le résultat a été de réduire progressivement les limites de ce qui peut être dit sans menace de représailles. Nous en payons déjà le prix, via une plus grande aversion au risque chez les écrivains, les artistes et les journalistes qui craignent pour leur gagne-pain s’ils s’écartent du consensus, voire même s’ils manquent de zèle dans sa promotion.

Cette atmosphère étouffante finira par nuire aux causes les plus essentielles de notre époque. La limitation du débat, que ce soit par un gouvernement répressif ou une société intolérante, heurte invariablement les moins puissants et freine la participation démocratique de tous. On combat les mauvaises idées en les exposant, en argumentant et en persuadant, plutôt qu’en essayant de les faire taire ou disparaître. Nous refusons toute forme de faux dilemme entre la justice et la liberté, qui ne peuvent exister l’une sans l’autre. Comme écrivains, nous avons besoin d’une culture qui tolère l’expérimentation, la prise de risques et même les erreurs. Nous devons préserver la possibilité d’un désaccord de bonne foi sans conséquences professionnelles désastreuses. Si nous ne défendons pas les fondements même de notre travail, nous ne devrions pas nous attendre à ce que le public ou l’État le fasse pour nous.

Je retiens quatre éléments: (1) la crainte d’un affaiblissement des normes de débat ouvert et de tolérance de la différence, à la faveur de la conformité idéologique; (2) la dénonciation de l’intolérance envers les opinions opposées et une tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveugle; (3) la défense de la valeur d’un contre-discours robuste, de tous les camps; et (4) l’exhortation à combattre les idées en les exposant, en argumentant et en persuadant, plutôt qu’en essayant de les faire taire ou disparaître.

Le deuxième manifeste a été publié en mars 2022. Il s’agit en fait d’un long éditorial du New York Times, au sujet de l’érosion de la liberté d’expression aux États-Unis. Le texte mentionne la censure conservatrice dans certains États Républicains, mais il vise principalement une certaine mouvance de gauche contemporaine. Quelque extraits:

La liberté de parole et d’expression est essentielle à la recherche de la vérité et de la connaissance de notre monde par les êtres humains. Une société qui valorise la liberté d’expression peut bénéficier de la pleine diversité de ses habitants et de leurs idées. Au niveau individuel, les êtres humains ne peuvent s’épanouir sans la confiance nécessaire pour prendre des risques, poursuivre des idées et exprimer des pensées que d’autres pourraient rejeter.

Plus important encore, la liberté d’expression est le fondement de l’autonomie démocratique. Si les gens se sentent libres d’exprimer leurs points de vue dans leurs communautés, le processus démocratique peut répondre à des idées concurrentes et les résoudre. Les idées qui ne sont pas contestées par des points de vue opposés risquent de devenir faibles et fragiles plutôt que d’être renforcées par un examen rigoureux. Lorsque la parole est étouffée ou lorsque les dissidents sont exclus du discours public, une société perd également sa capacité à résoudre les conflits et fait face au risque de violence politique. (…)

Vous ne pouvez pas vous considérer comme un défenseur de la liberté d’expression si vous contrôlez et punissez la parole davantage que vous la protégez. La liberté d’expression exige une plus grande ouverture à discuter d’idées que nous n’aimons pas et une plus grande retenue face à des mots qui nous dérangent et même qui nous perturbent. (…)

La défense vigoureuse de la liberté d’expression était autrefois un idéal progressiste. De nombreuses victoires constitutionnelles, qui ont élargi l’horizon des discours permis aux États-Unis, sont venues pour protéger les militants progressistes contre le pouvoir du gouvernement – ​​une décision selon laquelle les étudiants ne pouvaient pas être forcés de réciter le serment d’allégeance, une décision protégeant les droits des étudiants à manifester contre la guerre du Vietnam, une décision autorisant de brûler le drapeau américain. (…)

Dans le cadre de leur combat pour la tolérance, plusieurs progressistes sont devenus intolérants envers ceux qui les contredisent ou qui expriment d’autres opinions, et ils ont adopté une forme d’arrogance moralisatrice et de censure qui a longtemps été l’apanage de la droite, et que la gauche a longtemps eue en horreur.

Je retiens de ce texte: (1) l’idée que la liberté de parole est essentielle à la recherche de la vérité et de la connaissance, et qu’elle constitue le fondement de la vie démocratique; (2) que les risques de violence politique augmentent quand les dissidents sont exclus du discours public; (3) que la liberté d’expression exige une ouverture à discuter d’idées que nous n’aimons pas; et (4) que si la défense vigoureuse de la liberté d’expression a longtemps été au coeur de leur mouvement, plusieurs progressistes sont aujourd’hui devenus intolérants envers ceux qui les contredisent ou qui expriment d’autres opinions.

Le troisième et dernier manifeste a été publié il y a quelques semaines, à l’occasion de la fondation du Conseil pour la liberté académique de l’université Harvard. La liste des membres signataires est ici. Je reproduis trois paragraphes du texte, publié dans le Boston Globe:

Les institutions en quête de vérité doivent sacraliser la liberté d’expression pour une raison simple: personne n’est infaillible ou omniscient. Les humains mortels débutent leur vie dans l’ignorance de tout et sont prisonniers de biais cognitifs qui rendent la recherche de connaissance difficile, incluant une confiance excessive dans leur propre droiture, une préférence pour les preuves de confirmation plutôt que de contradiction, et une volonté de démontrer que leur groupe est plus intelligent et plus noble que leurs rivaux. La seule chose qui a permis à notre espèce d’apprendre et de progresser est un processus de conjecture et de réfutation: certaines personnes avancent des idées, d’autres examinent si elles sont valables et, à long terme, les meilleures idées prévalent.

Toute communauté qui désactive ce cycle en réprimant le désaccord est condamnée à s’enchaîner à l’erreur, comme nous le rappellent les nombreux épisodes historiques au cours desquels les autorités ont appliqué des dogmes qui se sont avérés complètement faux. Un établissement universitaire qui étouffe le débat trahit les privilèges que l’État lui accorde et offrira immanquablement des avis erronés sur des questions vitales comme les pandémies, la violence, le genre et les inégalités. Même lorsque le consensus académique est presque certainement correct, comme pour les vaccins et le changement climatique, les sceptiques peuvent légitimement demander: « Pourquoi devrions-nous faire confiance au consensus s’il provient d’une clique qui ne tolère aucune dissidence? »

Il y a plusieurs raisons de croire que la répression de la liberté académique est systémique et qu’elle doit être activement combattue. En partant, le concept même de liberté d’expression est tout sauf instinctivement évident. Ce qui est instinctivement évident, c’est de croire que les personnes qui ne sont pas d’accord avec nous répandent des mensonges dangereux et doivent être réduites au silence pour le bien collectif. (Bien sûr, les opposants croient la même chose, avec les perspectives inversées.)

Sans surprise, les idées se recoupent entre les différents manifestes, mais je retiens deux choses de ce dernier texte: (1) l’idée que la répression de la dissidence affaiblit le consensus plutôt que de le renforcer; et (2) le fait que l’instinct de base de l’humain n’est pas de tolérer la contradiction mais plutôt de croire que les personnes qui ne sont pas d’accord avec nous répandent des mensonges dangereux et doivent être réduites au silence pour le bien collectif.

Une travail difficile 

On pourrait développer à l’infini les notions présentées ci-dessus, mais je m’attarderai uniquement au dernier point: l’idée que le réflexe humain soit d’exclure et de faire taire ceux qui ne pensent pas comme nous, et que la tolérance exige donc un effort conscient de contrôle de soi. 

C’est une exigence d’une difficulté considérable. Comme le disait Michael Douglas dans son personnage de président américain: “Vous croyez en la liberté d’expression? Alors je veux vous voir tolérer un homme dont les paroles vous font dresser les cheveux sur la tête, qui occupe le milieu de la tribune, et qui plaide de toutes ses forces en faveur d’idées que vous avez passées toute votre vie à opposer de toutes vos forces.” 

L’effort requis est colossal. Au-delà de nos forces, souvent, même pour ceux qui s’astreignent à l’exercice. Je ne suis pas meilleur qu’un autre. Mais j’essaie — parce que la défense de cet idéal me semble essentielle, particulièrement pour la classe intellectuelle et les leaders d’opinion qui agissent comme intermédiaires de nos débats publics. 

Est-ce à dire qu’il n’existe aucune limite et qu’on peut dire ou écrire tout ce qui nous passe par la tête en toute impunité? 

Bien sûr que non. Depuis longtemps, la loi interdit les menaces, la fraude, l’incitation à la violence et la diffamation. Fox News l’a récemment appris à ses dépens et c’est une très, très bonne chose. Certaines formes d’expression (pornographie, publicité) peuvent être réglementées sans problème. Par ailleurs, à l’ère des médias sociaux et de l’intelligence artificielle, il y a sans doute lieu de réfléchir à de nouvelles lois visant l’insulte abusive, le harcèlement en ligne, voire même un droit au réel.

Au-delà de ces limites, toutefois, la validité des restrictions s’évapore rapidement, particulièrement quand il est question de contenu politique ou d’opinions impopulaires. Cherchez sur Twitter, Facebook et ailleurs et vous en trouverez des tonnes – des loufoques, des choquantes, des malaisantes. Le marché des idées n’est pas toujours propre, brillant ou éclairé, mais je ne vois pas comment il pourrait être autrement s’il doit refléter la société et permettre à tous de participer. 

Il va sans dire que toutes les opinions ne se valent pas. Certaines seront toujours plus convaincantes et inspirantes que d’autres, et il faut espérer que ce seront celles-là qui triompheront au bout du compte. Par ailleurs, les médias, politiciens et autres participants aux débats publics ne sont pas obligés de tendre un micro à tout le monde. Il faut espérer qu’on accorde plus de poids à certaines perspectives – plus réfléchies, mieux articulées, plus constructives et rigoureuses – qu’à d’autres, sans pour autant chercher à les faire taire.

Dans la circulation des idées comme dans la circulation des véhicules, le contrat social implique de partager la route. Certains roulent vite, d’autres lentement. Certains conduisent bien, d’autres mal. À la différence de la circulation routière, toutefois, aucun permis n’est nécessaire pour participer au débat public, on autorise une grande diversité de véhicules, et le code criminel et quelques autres lois remplacent le code de la route. Dans les deux cas, par contre, un principe s’applique: pour éviter les collisions dangereuses, mieux vaut garder un œil sur ses angles morts. 


Jérôme Lussier s’intéresse aux enjeux sociaux, politiques et économiques. Juriste, journaliste et idéaliste, il a tenu un blogue au VOIR et à L'Actualité et a occupé divers postes en stratégie et en politiques publiques, incluant à l'Assemblée nationale du Québec, à la Caisse de dépôt et à l'Institut du Québec. Il travaille actuellement comme directeur des affaires parlementaires au Sénat.

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